Street Box Camera – Dernière série en date…

Depuis de nombreuses années, vous m’avez permis de vivre de ma passion, de continuer à me perfectionner dans mon métier d’artisan, et pour ça, je vous en remercie de tout cœur.

Grâce à cette passion, j’ai pu rencontrer un nombre incroyable de personnes, dans les rues, ou en visite à l’atelier.
Des personnes de toutes classes sociales, un nombre incalculable de parcours de vie partagés, au coin des rues.
A mes yeux, c’est précieux, et ça m’a clairement nourri ces quatorze dernières années.

L’artisanat fait un retour en force, depuis quelques années.
Beaucoup de personnes se réorientent, se lançant corps et âme, dans des activités manuelles et créatrices.
L’intelligence des mains est de plus en plus respectée, et mise en valeur.

Vivre de sa passion reste une chance incroyable, soyons clair.

La vie se nourrissant d’équilibres, rien n’est jamais parfait.
Il faut soit s’adapter, soit (se) corriger, soit disparaître.

Par soucis d’honnêteté, j’aimerai vous parler du revers de la médaille, de mon activité.

Ces trois dernières années ont été les plus intensives.
Intensives.
Je n’ai pas écrit « efficaces ».

Connaissez-vous l’expression « une victoire à la Pyrrhus » ?

Les lecteurs de la presse sportive ont déjà dû sûrement lire cette expression employée régulièrement, après la victoire d’une équipe dont un joueur clef sort blessé.

Une victoire à la Pyrrhus, c’est une réussite qui vient avec son lot d’inconvénients parfois amers.

Pour pouvoir me créer un atelier et ces appareils, j’ai dû faire un certain nombre de sacrifices.

Depuis 2017, j’ai eu un nombre exponentiel de commandes.

Où est le problème, me direz-vous !
Le problème, c’est que ces commandes, il faut les faire, une fois qu’elles sont passées, et qu’elles arrivent toujours par vagues, créant de la surcharge régulière de travail, m’obligeant finalement à fabriquer les appareils par série, ce qui finit par m’épuiser, ce qui créait du retard, etc.
Un cercle vicieux.

Les semaines de 70h / 80h ont fini par m’user, plus que je ne l’aurais imaginé, surtout depuis 2020.
Ces horaires intensifs n’ont pourtant rien d’exceptionnels chez les artistes et les artisans.
C’est une réalité avec laquelle nous devons composer, pour la plupart, et qui finit par devenir une habitude.

Le « droit à la déconnexion » est aussi une chose mal comprise.
M’appeler un dimanche, m’appeler après 22h, exiger une réponse instantané lorsqu’on envoie un message, m’écrire plusieurs fois par jour, pendant des semaines, n’est plus possible.
Mon métier me passionne une grande partie du temps.
Mais il m’arrive, comme tout le monde, d’avoir des moments où mon boulot me saoule.
Pour certaines personnes, c’est un hobby dominical.
Dans mon cas, c’est devenu mon travail à temps plein, depuis de nombreuses années.
Etre constamment lié à ce travail me fatigue, de plus en plus.
J’aimerai donc retrouver des moments de vie, où celui-ci ne soit plus une préoccupation, et des moments de repos réels.

L’immense majorité des gens qui me contactent et me font travailler, sont adorables.
Mais depuis le covid, je tombe chaque année, sur un ou deux clients bien gratinés (je ne voulais pas écrire connard , parce que c’est impoli).
Ces personnes m’épuisent et ont transformé l’ambiance, avant si paisible de l’atelier, en quelque chose d’extrêmement…lourd.

La fatigue physique fut mon principal problème, depuis trois ans.

Après mûres réflexions et une sévère auto-critique, j’ai donc décidé d’arrêter de prendre des commandes, à partir de fin décembre.

Il ne sera plus possible de passer commande, à partir du 30 décembre 2024.

Je prendrai trois commandes, maximum, jusqu’à cette date.

A partir de janvier 2025, je reviendrai à un système de « stock », c’est-à-dire que je fabriquerai des appareils et les mettrait en vente, une fois qu’ils seront finalisés.

En agissant ainsi, je souhaite juste retrouver le sérénité de mes débuts, en atelier, en me débarrassant de ce stress continu et pesant, qui s’est introduit sournoisement dans mon travail, depuis quelques années.
J’ai la chance d’avoir un travail, dans lequel je peux me débarrasser de ce stress.
Il faut juste avoir le courage de faire quelques ajustements.

J’ai aussi envie de me consacrer à mes projets plus personnels, à ma famille et aux ami(e)s.

Au final, c’est juste l’éternelle quête de la paix et de la liberté.
C’est l’aventure humaine que nous partageons tous.

Je n’arrête pas mon travail.

Je vais juste le remettre en perspective, avec des choses que j’estime plus importantes à mes yeux, pour les prochaines années.

En 2025, j’entamerai ma quinzième année dans la photographie ambulante.
Je suis fier du chemin déjà parcouru, mais j’ai envie d’aller plus loin, et de nouveau, dans de bonnes conditions.

Concernant les stages de l’an prochain, il n’y en aura qu’un seul ; au mois d’avril 2025 ou mai 2025, suivant la météo.
J’accueillerai deux ou trois stagiaires, en même temps, si possible.
J’en parlerai d’ici les prochains jours.

Il reste six colis de la série actuelle, à l’atelier.
Trois partiront demain, et les trois derniers mercredi et jeudi.

Merci à toutes les personnes, qui ont débarqué à l’atelier, cet été.
On est clairement sur un record de passages.
C’était merveilleux de voir toutes vos têtes !

Merci à mes deux recycleries préférées, où je déniche une bonne partie des matériaux servant à fabriquer vos appareils, la Redonnerie et Ecrouvis !

Merci à mon père, d’être passé me filer un coup de main, à l’atelier, la semaine dernière. C’était très très chouette !

Et si vous voulez faire de moi, un homme du futur, vous pouvez vous abonner à la page Instagram => https://www.instagram.com/street.box.camera/

Prenez soin de vous, prenez soin de vos familles, et de vos planètes !

Passion, patience, persévérance, toujours !
Et l’année prochaine, plus de vacances.

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